Le stress au travail

Le terme de stress a été introduit pour la première fois par Hans SELYE (1907-1982), médecin-endocrinologue autrichine. Pour SELYE, le stress est une « réponse non spécifique de l’organisme face à une demande ».
Une récente enquête européenne fait apparaître que 28% des salariés déclarent que leur travail est source de stress.
En France, un travailleur sur deux déclare le faire dans l’urgence, un sur trois dit appliquer les consignes et recevoir des ordres contradictoires (!), un sur trois perçoit son travail et les relations avec ses collègues comme source de tensions.
Le stress professionnel apparaît donc depuis une dizaine d’années comme l’un des nouveaux risques majeurs auquel les organisations et entreprises vont devoir ou doivent déjà faire face. Il s’agit d’un risque professionnel à double titre : des études scientifiques ont mis en évidence des liens entre des situations de travail stressantes et l’apparition de problèmes de santé mineurs ou de maladies plus sérieuses, et il est probable que le stress contribue à la survenue de certains accidents du travail.

Définition du stress au travail : selon l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au travail, le stress « survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propores ressources pour y faire face ».

La prise de conscience de ce problème de santé au travail est relativement récente et date des années 1990. En 1999, une circulaire de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés reconnaît le caractère professionnel des traumatismes psychologiques, suite à une agression sur le lieu de travail, même si la charge de la preuve, incombe au salarié.
En 2002, la Loi de Modernisation Sociale introduit de nouveaux articles dans le Code du Travail, visant :

– le harcèlement moral dans les entreprises (articles L.122-49 à L.122-54)

– l’extension de la responsabilité de l’employeur dans la prévention de la santé non seulement physique mais également mentale des salariés de l’entreprise (articles L.230-2-1)

Les causes du stress sont multiples, et peuvent être regroupées en cinq grandes catégories de facteurs professionnels :

1) facteurs de stress liés au contexte professionnel (exigences liées à la tâche, exigences qualitatives, quantitatives, risques inhérents à l’activité,…)

2) facteurs liés à l’organisation du travail (absence de contrôle, imprécision des missions, inadaptation des horaires, précarité des contrats de travail,…)

3) facteurs psychosociaux (manque d’aide de la part des collègues ou de la hiérarchie, managment peu participatif, absence de reconnaissance du travail accompli,…)

4) facteurs liés à l’environnement physique et technique (nuisances physiques au poste de travail, mauvaise conception des lieux et/ou poste de travail,…)

5) facteurs liés à l’environnement socio-économique de l’entreprise (surenchère à la compétitivité, mauvaise santé économique, incertitude de son avenir,…)

Les conséquences du stress sont aussi multiples que dramatiques :

– hyper-activation des glandes endocriniennes
– douleurs, troubles du sommeil, de l’appétit, sentiment d’oppression, sueurs inhabituelles,…
– sensibilité et nervosité accrues, crises de larmes ou de nerfs, angoisse, excitation
– perturbation de la concentration nécessaire à la tâche entraînant des erreurs et des oublis, difficultés à prendre des initiatives ou des décisions
– comportement violent et agressif, isolement social, repli sur soi
– dépression

Il existe de nombreuses solutions pour lutter contre le stress au travail, mais là encore, une bonne organisation du travail reste essentielle.

La formation dans le domaine de l’HSCT des responsables ou ingénieurs sécurité, fonctionnels d’entreprise, délégués du personnel, membres des CHSCT est primordiale pour une lutte efficace contre ce fléau moderne.

par Multiforse